Traumatologie du Sport

Disjonction Acromio-Claviculaire Chronique

 

L’articulation acromio-claviculaire est une petite articulation surplombante l’épaule, très sollicitée dans tous les mouvements de l’épaule. Cette articulation est stabilisée par les ligaments coraco-claviculaires et le ligament acromio-claviculaire.  Ces ligaments peuvent être déchirés lors d’une chute sur le moignon de l’épaule, cela entraîne une disjonction ou luxation acromio-claviculaire. Le traitement chirurgical d’emblée n’est absolument pas systématique.

Parfois, il arrive qu’au bout de quelques mois, ces disjonctions initialement non opérées sont responsables d’une gêne majeure (douleur, perte de force, sensation de bras lourd). La chirurgie permettra alors de réduire et stabiliser l’articulation acromio-claviculaire (ligamentoplastie).

 

Chirurgie – Ligamentoplastie au Ligament Acromio-Coracoïdien (Weaver-Dunn)

L’objectif de la chirurgie est de réduire et stabiliser de façon pérenne l’articulation acromio-claviculaire en réparant les ligaments lésés.

L’intervention se fait par une cicatrice au-dessus de l’épaule. Le ligament acromio-coracoïdien est prélevé au niveau de l’acromion, il sera par la suite enfoui en fin d’intervention dans l’extrémité latérale de la clavicule. Avant ce dernier geste, un trou de mèche est fait entre la clavicule et la coracoïde. A travers ces 2 trous, sont passés des bandelettes de fil très résistants qui seront noués une fois la clavicule réduite. 

L’immobilisation est d’1 mois avec auto-rééducation pendulaire pour éviter l’enraidissement articulaire. La rééducation active est débutée à 1 mois de la chirurgie.

Le délai de récupération est de 3 à 6 mois avec une reprise des activités sportives à 5 mois.

 

Complications :

Récidive

Hématome

Fracture de la clavicule

Raideur de l’épaule – algodystrophie

Le syndrome de loges d’effort

De quoi s’agit-il ?

C’est une douleur survenant dans les avant-bras ou les jambes, lors d’un effort musculaire. Pour les avant-bras les sports concernés sont surtout le vélo/moto-cross, planche à voile. Pour les jambes tous les sports en charge sont concernés. Après un délai variable de quelques minutes à 30 minutes, des crampes apparaissent dans les muscles qui deviennent durs, on peut ressentir un engourdissement des extrémités. En général cela survient des 2 côtés. La situation s’améliore lentement ensuite au repos, en général en 10 à 15 mn. L’examen au repos est normal la plupart du temps, ce qui permet d’éliminer d’autres causes. Parfois on retrouve des petites boules sous la peau, ce sont des hernies musculaires (un espace dans l’enveloppe des muscles).

Pourquoi ?

Nous ne sommes manifestement pas tous égaux, nous ne savons pas encore pourquoi certains ont des syndromes des loges d’effort.

A l’effort les muscles augmentent de volume (de plus de 30%). Dans les jambes et les avant-bras, ces muscles sont compartimentés dans des loges ou enveloppes non extensibles. Cela peut comprimer les veines voire les nerfs avec une sensation d’engourdissement des pieds/doigts.

Comment faire le diagnostic ?

On va recréer l’effort, par exemple par une course sur tapis, jusqu’à l’apparition des douleurs. Puis , les pressions des loges sont mesurées (positif si supérieure à 40mmHg).

Quels traitements ?

Au début, les activités sportives doivent être adaptées, au besoin avec le port de manchon de compression. Si cela est inefficace, la chirurgie est proposée : le principe est de sectionner l’enveloppe des loges, pour éviter la compression du muscle.

La chirurgie est mini-invasive avec de petites cicatrices. L’hospitalisation est ambulatoire.

Quelles suites ?

Le membre opéré peut être utilisé immédiatement sous réserve de la douleur. Habituellement, le délai de reprise des activités sportives est de 3 semaines pour l’avant-bras, 6 semaines pour la jambe. Le délai de récupération est de 6 mois.

Complications

Hématome

Troubles de cicatrisation ou infection superficielle

Troubles de la sensibilité par atteinte des petits nerfs sensitifs sous-cutanés

Phlébite et ce, malgré la reprise immédiate de la marche

Récidive en cas de cicatrisation fibreuse (peu fréquente)

Lésion de la Syndesmose Tibio-fibulaire Distale

 

La syndesmose tibio-fibulaire distale est une articulation semi-mobile. L’articulation tibio-fibulaire s’écarte en flexion dorsale et se resserre en flexion plantaire. La syndesmose est fermée en avant et en arrière par les ligaments tibio-fibulaire antérieur et postérieur.

L’atteinte de la syndesmose peut être interprétée à tort comme une entorse de cheville et peut être aussi associée à une fracture de cheville. Le bilan radiologique (radio cheville et jambe) est indispensable pour rechercher une fracture de la cheville ou un écart anormal, appelé diastasis, de la syndesmose ou de l’articulation de la cheville.

En cas de lésion radiologique, le traitement chirurgical est formellement indiqué.

Souvent, la radio est normale mais les patients se plaignent de douleurs en regard de la syndesmose, plusieurs mois après le traumatisme. On parle alors de lésion chronique de la syndesmose.

La chirurgie est indiquée pour éviter les troubles de la marches, douleurs à la marche ou arthrose rapide de cheville.

Le bilan d’imagerie comporte une radio de cheville en charge, une échographie ou une IRM à la recherche d’une lésion des ligament tibio-fibulaires et/ou d’une laxité de la syndesmose. 

 

Chirurgie : syndesmodèse tibio-fibulaire

Le principe est de resserrer la syndesmose par un système de traction de fils (endobouton).

L’intervention se déroule sous arthroscopie afin de nettoyer et d’aviver la syndesmose. Puis les endoboutons sont passés du péroné au tibia par un courte incision cutanée, les fils sont resserrés sur une cheville maintenue à 90°.

En cas de lésion aigüe, l’appui est interdit 6 semaines et vous êtes immobilisés dans une botte.

En cas de lésion chronique (supérieure à 3 mois), l’appui est interdit 4 semaines et vous êtes immobilisés dans une botte.

L’hospitalisation est ambulatoire.

Le délai de récupération est de 4 mois.

 

Complications 

Odème de cheville, infection rare

Hématome

Raideur de cheville, algodystrophie

Rupture du tendon d’Achille

 

Le tendon d’Achille transmet l’impulsion musculaire pour la propulsion du pas, se mettre sur la pointe des pieds, courir.

Il est solide, mais fin et peu vascularisé et c’est le plus gros tendon du corps humain (4-5cm de diamètre).

L’essentiel des ruptures se fait sur un tendon sain. Néanmoins, il existe des facteurs de risque : sports avec une forte propulsion (foot, tennis, squash, basket, volley…), surpoids, tendon déjà remanié par une tendinite ou par la prise de certains traitements (corticoïdes, fluoroquinolones), déshydratation.

Le diagnostic d’une rupture du tendon d’Achille est clinique c’est-à-dire qu’il n’y a pas besoin d’examen complémentaire.

Un tendon rompu ne cicatrise jamais spontanément.

 

Chirurgie

Dans l’immense majorité des cas, le traitement est chirurgical par une réparation bord à bord. L’immobilisation post opératoire est de 6 semaines, sans appui.

Cas particulier : en cas de lésion ancienne, un geste de reconstruction est effectué avec réalisation d’un lambeau tendineux pour combler la perte de substance.

Le traitement non chirurgical convient plutôt aux personnes avec peu de demande fonctionnelle.

L’appui est repris, à 6 semaines post opératoire, avec des talonnettes pour ne pas trop tirer sur la réparation, jusqu’à 3 mois. Après 3 mois il est possible de travailler contre résistance ( ex sur la pointe des pieds, reprise de la conduite). En général la reprise de la course et les petits sauts sont acquis vers 5 mois.

Le tendon cicatrisé est souvent plus épais mais l’on estime que 90% des patients reprennent leur sport au même niveau à terme.

 

Complications

Retard de cicatrisation voire l’infection : fumer augmente 7 fois plus les risques d’infection.

Hématome

Phlébite

Plaie neuro-vasculaire : rare

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