Prothèse de hanche et reprise des activités sportives
Pour la plupart des patients en attente de prothèse de hanche, le souhait est de retrouver une qualité de vie qui était altérée avec l’atteinte de cette articulation. Certaines activités ne sont pas particulièrement à risque (activités de jardinage, marche soutenue, bricolage, vélo) et cette question de limitation après l’intervention ne se pose alors pas.
Cette interrogation concerne les plus actifs d’entre vous et cette notion évolue, l’âge n’est plus un facteur limitant.
Enfin nous ne parlons ici que de ce que cette articulation artificielle permet. Autour il y a des muscles, à proximité d’autres articulations ( genoux, bassin, colonne vertébrale), autant d’autres sources potentielles de douleurs et facteurs limitants.
Les questions vont être : est-ce que je vais physiquement être capable de réaliser tel ou tel sport ? est-ce que cela risque d’entrainer une complication de ma prothèse ? (usure, luxation, fracture
Il existe quelques études par type d’activité, comme le tennis ou le ski de piste par exemple, qui montrent qu’il n’y a pas plus de réintervention chez les patients pratiquant ces sports après une prothèse de hanche par rapport aux autres opérés (Seyler et al, Sport Med 2006, Gschwend et al, Acta Orthop Scand 2000), mais une usure plus importante à 10 ans.
Il semble logique de penser que plus on sollicite une prothèse, plus elle risque de vite se dégrader. Cela a été montré il y a déjà 20 ans, ce qui ne tient pas compte des progrès réalisés depuis.
Peut-on diminuer ces risques de complication de la prothèse ?
- par la voie d’abord ? OUI, la voie utilisée est une voie mini-invasive ne coupant pas de muscle ce qui aide à conserver un bon contrôle de l’articulation. De plus il s’agit d’une voie antérieure qui a moins de risque de luxation que les voies postérieures de hanche.
- Par le matériau utilisé ? Pas sûr, rien n’est prouvé. Les couples dur-mou (métal sur le fémur, polyéthylène sur le bassin) s’usent, et encore des progrès récents ont été faits sur la qualité du polyéthylène ! Les couples dur-dur comme la céramique sont plus rigides, avec un risque de casse (moins qu’au début dans les années 1970) et de perte d’ancrage dans l’os.
- Par le dessin de la prothèse ? Par exemple la prothèse de resurfaçage. Le problème est que le risque d’échec après resurfaçage est 5 fois plus important qu’une prothèse standard (Cortel, Clin Orthop 2010). La tendance actuelle est de s’orienter pour certains patients vers une planification sur mesure, voir prothèse sur mesure ( cf document dédié).
Il y a beaucoup d’incertitudes et de croyances concernant les recommandations. Ainsi les activités sportives autorisées par les chirurgiens ne reposent pas sur des bases très objectives.
Le tableau général ci-contre reproduit les recommandations de la société internationale de la hanche. Elles datent de 1999 et ont été réactualisées en 2007. En rouge sont les sports qui ont été ajoutés à cette liste ou ont changé de catégorie, comme le patin à glace, ski de piste, roller.
Encore une fois ce tableau a été établi sans base scientifique objective, seulement suite aux réponses établies par 547 chirurgiens à un questionnaire internet, il fallait au moins 75% d’avis identiques pour valider une activité.
Vous allez être opéré d’une prothèse de hanche et allez devoir vivre avec. Après une période nécessaire à la cicatrisation de 6 semaines vous pourrez reprendre des activités sportives au fur et à mesure que le renforcement musculaire le permettra.
Je n’ai pas d’interdiction à vous formuler. Il s’agit d’un choix de vie, chacun en a une et cette décision vous appartient : limiter les contraintes sur la prothèse mais restreindre ses activités et se fixer des interdits, ou reprendre un niveau d’activité plus soutenu qui sollicitera les implants mais correspondra à vos attentes. N’hésitez-pas à envoyer des vidéos de ce que vous parvenez à réaliser, cela nous encourage toujours à progresser davantage.
