Pathologies du gros orteil

Hallux Valgus

 

L’hallux valgus est une déformation anormale du 1er rayon de pied. Le gros orteil (hallux) dévie progressivement vers le 2e orteil, ce qui provoque une déformation de l’ensemble de l’avant-pied. La déformation est accentuée ou aggravée par la faillite ligamentaire de l’articulation du gros orteil. L’hallux valgus évolue de manière progressive et graduelle.

Le 1er symptôme ressenti est l’apparition d’une douleur au niveau de l’oignon (la saillie osseuse au niveau du gros orteil) à cause du frottement dans la chaussure. Se développe ainsi une hyperkératose (cor, callosité) pour diminuer les frottements. Mais cela peut aggraver non seulement l’œdème de l’hallux mais aussi la pression exercée sur les orteils latéraux. Avec l’évolution de la maladie, il est de plus en plus difficile de se chausser. Il faut alors porter des chaussures et de semelles orthopédiques adaptées, en suivant les conseils de votre chirurgien ou d’un pédicure-podologue.

Un hallux valgus peut contribuer à une instabilité lors de la marche ou encore une sollicitation excessive du genou.

Les autres symptômes sont : une bursite (rougeur douloureuse et gonflée sur l’oignon) et une irritation nerveuse du nerf dorso-médial donnant des troubles sensitifs au bout du gros orteil.

L’évolution se fait obligatoirement vers l’aggravation avec augmentation de la déformation. Cette déformation induit des défauts d’appui dans le pied qui vont augmenter la charge de travail sur les orteils latéraux, ce qui entraîne une déstructuration de l’ensemble de l’avant pied : on parle d’avant-pied complexe.

L’hallux valgus touche en majorité (95%) les femmes âgées entre 40 et 60 ans. Certains patients sont jeunes (20 ans), on parle de forme dite congénitale.

Les facteurs favorisant l’hallux valgus sont :

Antécédents familiaux d’hallux valgus

Port de chaussures serrées et/ou à talons hauts

Certains types de pied comme le pied égyptien

La prise en charge médicale de l’hallux valgus est assez limitée. Les attelles servant « à redresser » l’orteil ont une efficacité modeste voire nulle, car la déformation continue à progresser. Il faut plutôt adapter le chaussage. Les antalgiques et anti-inflammatoires peuvent être efficaces en cas de bursite.

Une radiographie du pied en charge, c’est-à-dire debout, suffit au diagnostic.

 

Chirurgie

Le seul traitement curatif de l’hallux valgus est la chirurgie. Seule la chirurgie corrige la déviation, de soulager les douleurs et bien sûr éviter l’évolution du pied vers un avant pied complexe. Il est préférable de ne pas opérer les 2 pieds en même temps mais d’espacer les interventions de 10 à 14 jours. Les suites opératoires sont plus simples à gérer.

La technique la plus habituelle est celle d’une double ostéotomie (section osseuse) sur le premier métatarsien et sur la première phalange avec à une libération des tissus rétractés. Les fragments osseux sont déplacés, réduits et fixés avec des vis biocompatibles.

Il est préférable d’opérer avant de voir apparaitre un retentissement sur les rayons voisins. Dans ce cas, il faudra peut-être y associer une chirurgie (souvent percutanée) à ce niveau ce qui peut «alourdir» l’intervention et ses suites, notamment plus de raideur des orteils latéraux.

L’hospitalisation est ambulatoire dans la majorité des cas. Le délai de récupération est de 3 à 6 mois, en fonction des gestes associés sur les orteils latéraux. Le traitement chirurgical améliore nettement la situation. Parfois le résultat peut être un peu moins bon surtout en cas de chirurgie à un stade avancé.

Une chaussure spéciale est mise en place pour vous faciliter la marche et protéger la zone opératoire, pendant une durée de 3 à 6 semaines en fonction des lésions.

 

Complications

Œdème du pied : peut persister jusqu’à 4-6 mois post opératoires

Récidive de l’hallux valgus : 5-10% des cas, en général asymptomatique

Infection : augmentée par la consommation de tabac

Algodystrophie

Hématome

Hallux rigidus

 

Il s’agit de l’arthrose (usure du cartilage) de l’articulation du gros orteil.

 

Causes

Idiopathique sans causes retrouvées,

Excès de longueur du premier métatarsien ou de la phalange proximale ce qui entraine une hyperpression articulaire et une dégradation,

Microtraumatisme à répétition (sport de combat tels que le karaté, le taekwondo) ou antécédent de fracture du gros orteil

En l’absence de traitement, l’arthrose s’aggrave et apparaissent :

Douleur de l’articulation lors de la marche, douleurs à la mobilisation du gros orteil, raideur de l’hallux.

Une radio en charge, c’est-à-dire debout, du pied suffit au diagnostic.

 

Chirurgie

Quand l’arthrose est modérée, l’on opte pour une chirurgie conservatrice c’est-à-dire qui permet de garder l’articulation et d’améliorer la fonction (douleur) : ostéotomie (section osseuse) de décompression par accourcissement de la première phalange et/ou du premier métatarsien. Le résultat à distance reste inconstant car, malgré cette décompression, l’arthrose progresse inéluctablement. 

En cas de raideur de l’hallux, le traitement conservateur est dépassé. L’on a recours à l’arthrodèse de l’articulation du gros orteil, ce qui consiste à la bloquer définitivement par des vis, des agrafes ou une plaque. Avant l’intervention, votre articulation usée était bloquée dans une position non fonctionnelle et douloureuse. Après l’arthrodèse, elle sera bloquée en bonne position et indolore. L’arthrodèse de l’hallux permet de reprendre la plupart des activités comme la marche, les randonnées, le port de petits talons de 4 cm. Les sports contacts (football, sport de combat) sont moins bien tolérés.

Une chaussure spéciale est mise en place pour vous faciliter la marche et protéger la zone opératoire, pendant une durée de 3 à 6 semaines

Le délai de récupération est de 3 à 4 mois. Les résultats sont très bons.

 

Complications 

Pseudarthrodèse : absence de fusion osseuse, majorée par le tabac

Algodystrophie

Infection

Oedème